Bourg de Dingé

Les rues dingéennes :

La rue des Rochers, première construction (1830), signale l’abondance de la commune en pierre et granit surtout dans les sols pauvres de la veine rocheuse du nord et de l’ouest : une pierre mégalithique, de nombreuses traces d’occupation romaine et d’exploitation de carrières qui, jusqu’en 1960, assura la construction des maisons et des routes.

1923 – Rue des Rochers (ancienne rue du Camp des Romains)

La rue de l’Ille conduit aux sources de ce bassin versant qui se répand en zones humides et étangs avant de filer vers Rennes, mi-canal, mi-rivière, rejoindre la Vilaine. La voie ferrée (1860) s’est installée dans la dépression de l’Ille. Dingé avec la petite halte du Pas d’Ille, ne put bénéficier d’une vraie gare qu’en 1931, après 70 ans de tractations incroyables et trop tard pour le développement économique de la commune (pommes, bois, etc…) qui, à son apogée, comptait 2500 habitants.

La gare (1908)

La rue de Bourgouët (village-bois) évoque, avec la forêt du même nom, l’histoire des moines forestiers, éleveurs et agriculteurs qui, au Moyen Age, apportèrent la prospérité avec le soutien de la Seigneurie du Plessis aux Chats.

La rue de Tanouarn (feu-fer), autre massif forestier, est liée à l’exploitation du minerai de fer de l’époque gallo-romaine.

La rue des Lavoirs, la ruette de la Rigole, la rue du Canal attestent que l’eau fut toujours un facteur vital pour Dingé, comme les puits de captage et la réserve souterraine. C’est sur son territoire que fut construite à l’époque napoléonienne, de 1804 à 1832, entièrement de main d’homme sur 17 km, et en même temps que le canal, la Rigole de Boulet. Elle était destinée à amener l’eau de l’étang de Boulet et des forêts de Dingé qui en regorgeait, jusqu’au bief de partage des eaux du Canal d’Ille et Rance qui passe en limite sud. Ce fut un lieu d’animation très prisé des Dingéens (qui l’appellent encore l’écoulement) jusqu’à la construction d’une conduite forcée en 1988. 

Le centre bourg a commencé à prendre forme dès 1824, avec les premiers bâtiments publics apparus parmi les habitations agricoles implantées un peu dans tous les sens. Il acquit son identité environ 30 ans plus tard avec la construction en pierre de la quasi-totalité des maisons actuelles. Beaucoup ont englobé de très beaux éléments d’architecture ancienne et les récents travaux d’aménagement du centre ont mis en valeur ces belles pierres.

La rue des Fontaines : sur sa pente, des emplacements de puits, abreuvoirs, fontaines et pompes que l’on retrouve ailleurs au pied d’autres murs. Là également, le siège éphémère du chef-lieu de canton que fut Dingé de 1790 à 1800, avec sa Justice de Paix et la Maréchaussée. 

La rue de l’Eglise : Dingé devint paroisse en 1122 et sur le même site édifia sa première église en bois et d’autres, jusqu’à l’église St-Symphorien actuelle construite de 1869 à 1885. Elle connut aussi de multiples péripéties avant de récupérer ses trois anciennes cloches de 1845 toujours en fonction.

La rue des Forges, la Placette du Fournil, le Chemin Vieux, témoignent discrètement d’un passé, encore dans les mémoires, d’activités artisanales, agricoles et commerciales intenses, générées par les atouts du territoire et le dynamisme de sa population. Dingé fut notamment réputé pour ses chevaux de qualité et ses charretiers.

Au début du siècle, 80 entreprises pratiquaient 40 métiers différents au bourg comme en campagne. Progressivement tout ou presque fut laminé après 1945.

La place du Souvenir : Dingé a payé un lourd tribut aux guerres.

La place de Gumiel, la place de Stio sont en l’honneur des jumelages de Dingé avec ses amis Espagnols et Italiens. Toutes ces années de jumelage avec Gumiel de Hizan ont créé des liens entre Espagnols et Dingéens.

1922
1922

La place Saint-Maurice symbolise les fêtes, les assemblées et les foires qui attiraient toute la population locale et des environs pour les réjouissances et les processions religieuses.

Rue de la Peupleraie, rue de la Châtaigneraie, impasse des Vergers, sentier du Clos du Moulin : L’extension du bourg par le lotissement a attribué aux rues des noms bucoliques d’un paysage remanié.

Les jolis noms de lieux-dits et de hameaux (appelés ici villages) de la campagne environnante sont tous très liés à leur implantation : bois, haies, pierre, eau, etc. Les Seigneuries qui couvraient la Région avaient doté ces hameaux de nombreux manoirs et maisons de maîtres pour y placer leurs descendants.